Pour comprendre une situation aussi complexe que la conjoncture internationale chaotique actuelle, dont les tenants et aboutissants échappent à la capacité d’action de n’importe quel pays, et en particulier à celle des pays du Sud, il est important d’éviter les explications simplistes. En particulier celles qui réduisent les processus sociaux au volontarisme collectif ou individuel, car elles débouchent inévitablement sur des accusations mutuelles, et sont même susceptibles de conduire à l’usage de la violence institutionnelle ou spontanée.
Pour autant, on ne saurait nier la lutte des intérêts économiques qui, tant au niveau national qu’international, dominent le paysage, orientent les politiques et colonisent les esprits. D’ailleurs, s’il y a plusieurs façons de concevoir la lutte contre l’hégémonie du capital, la pertinence du choix dans la manière de le faire ne peut être jugée que par ses résultats. Le cas de l’Equateur est à cet égard exemplaire. C’est pourquoi on analysera ici, dans un premier temps, le contexte local et global, pour ensuite aborder les événements que le pays a connus au cours du mois d’août 2015.
On tentera d’élaborer des scénarios propices à favoriser le débat de fond. En ce qui concerne notre utilisation du terme modèle, celui-ci ne doit pas être compris comme étant lié à un système de valeurs en soi. Il s’agit plutôt d’un objet social qui prend forme selon la logique adoptée par les acteurs sociaux, et à des fins qu’ils se sont fixées. Donc, lorsque nous parlons d’un modèle de modernisation de la société, nous ne remettons pas en question l’intention de changer une société dans un sens de progrès, mais nous tenterons d’analyser le concept de modernité qui est sous-jacent, et ses conséquences sociales.
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