Socialisme et marché sont-ils compatibles ? Un bref rappel de l’histoire précède l’analyse de trois cas, la Chine, le Vietnam et Cuba. Pour chacun d’entre eux, l’évolution des réformes est passée en revue. S’agit-il d’un atterrissage en douceur vers le capitalisme ou d’une solution permettant d’allier les avantages des deux systèmes ? Les arguments mis en avant pour justifier les réformes sont présentés, les uns pragmatiques, les autres théoriques. La Chine semble bien s’orienter sans état d’âme vers une « troisième voie » à la chinoise, l’important étant de développer les forces productives pour faire du pays une grande puissance économique. Le Parti communiste vietnamien fait du marché un nouveau dogme et la politique du pays est saluée par la Banque mondiale comme un modèle de transition du plan au marché. Cuba, empêché de s’intégrer dans le système mondial par l’embargo américain, maintient les acquis sociaux de sa révolution, alors que dans les deux autres cas, ces derniers font largement les frais des réformes. Quelles sont alors les conditions d’une compatibilité entre socialisme et marché ? C’est le thème abordé par les conclusions de l’éditorial.