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Représentations de la Chine rurale dans le discours de la modernisation

L’image du monde rural chinois présentée par le film Pas un de moins – Lion d’Or au Festival de Venise – est celle, stéréotypée et décontextualisée, promue par le discours, dominant en Chine, du développement et de la modernisation. Elle repose sur une opposition binaire et simpliste entre l’urbain et le rural, l’avancé et l’arriéré, le moderne et le traditionnel, l’instruit et l’ignorant, le riche et le pauvre. Le premier terme de la dichotomie apparaît comme le modèle à suivre, le second comme l’antimodèle à délaisser ou à extraire de sa léthargie. Or, seul un portrait plus honnête des conditions de vie des pauvres, de l’entraide au sein des familles et des capacités du monde populaire rural mises en œuvre pour faire face aux défis du quotidien, permettra une meilleure compréhension de la complexité des rapports sociaux et des causes locales et globales de la pauvreté. La naturalisation de la course « développementaliste » et la justification idéologique de l’entrée de la Chine dans la globalisation ne parviendront plus alors à en masquer les coûts. Il nous revient de questionner le mythe d’un progrès sans fin qui repose sur la subordination de centaines de millions de laissés-pour-compte.

Le « miracle » chinois vu de l’intérieur

Cet article a été publié dans notre publication trimestrielle Alternatives Sud

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