Le contrat qui devrait être signé lundi 16 février au Caire entérine la normalisation des relations entre la France et l’Égypte. Evalué à 5,3 milliards d’euros, il comprend la vente et la livraison de 24 avions de combat Rafale (Dassault), de deux frégates Gowind et d’une frégate Fremm (Groupe DCNS – État et Thalès), ainsi que d’un lot de missiles de défense anti-aérienne MBDA (Groupe Airbus).
Cet intérêt de l’armée égyptienne pour le Rafale n’est pas nouveau. Après le déclenchement des révoltes du 25 janvier 2011 et le départ de Hosni Moubarak, l’armée, alors au pouvoir à travers le Conseil suprême des forces armées (CSFA), approche la France pour acquérir des Rafale. À la tête d’un empire dont les revenus et le budget ne sont pas connus et échappent au contrôle du Parlement, l’armée dispose de fonds conséquents à investir. Mais à cette époque, Dassault ne prend pas son interlocuteur au sérieux. La donne change quand Abdel Fattah Al-Sissi, qui a dirigé les forces armées jusqu’à son élection, devient président en mai 2014. Lors de sa réception en grande pompe à Paris en novembre 2014, le sujet est de nouveau sur la table. Et cette fois, c’est lui qui impose ses conditions. Le Caire n’a pas les moyens de payer cette commande, alors l’État français accepte de garantir par le biais de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) la moitié de la commande (près de 3 milliards d’euros). Des banques françaises (Crédit agricole, BNP Paribas, Société générale) accorderont un crédit au client pour couvrir le reste.paroles.