Les succès que la gauche latino-américaine espérait engranger au sortir des dictatures militaires des années 1970 et 1980 se sont fait attendre. Aujourd’hui, la tendance est là : mouvements populaires, expériences citoyennes alternatives et partis de gauche ont le vent en poupe, dans des proportions et selon des modalités certes très différentes d’un pays à l’autre. Quelles sont leurs véritables capacités d’incidence sur le modèle de développement dominant ? Quelles alternatives proposent-ils aux recettes néolibérales, dont les conséquences en matière d’inégalités et d’injustices sociales touchent au désastre dans toute l’Amérique latine ? Au-delà des programmes, la réponse réside aussi dans l’identité des acteurs mobilisés, dans leurs formes d’organisation et dans le type d’articulation à l’œuvre entre « gauche sociale » et « gauche politique ». Mouvements indigènes « en marche », gouvernements « populaires » ou « populistes », forums sociaux et « espaces de convergence », coalitions politiques « plurielles », municipalités « autonomes »…, la diversité des acteurs et des situations ajoute à la complexité des défis.