Le pape François va partir pour le Chiapas aujourd’hui où il va célébrer une messe avec la communauté indigène à San Cristobal de Las Casas. Il a décidé de visiter un des États les plus emblématiques des problèmes socioéconomiques et politiques du Mexique. Le Chiapas est connu aussi bien au Mexique qu’à l’étranger pour la question indigène qui s’y pose avec acuité. C’est aussi l’Etat le moins catholique du pays : seulement 58% de ses habitants se déclarent de cette foi selon le dernier recensement officiel en 2010.
A partir de 1994, l’État le plus indigène du Mexique, a été secoué par la rébellion de l’Armée zapatiste de libération (EZLN) représentée par le charismatique et médiatique sous-commandant Marcos. L’objectif était de résoudre les nombreux problèmes des indigènes et les injustices dont ils sont victimes depuis des siècles.
La question de la terre a été au centre de cette question. La majorité des terres était détenue par quelques grands propriétaires. Les droits culturels des indigènes, qui parlent toujours leurs nombreuses langues, faisaient partie également des revendications des zapatistes. Les droits politiques étaient aussi un des points d’achoppements.
Plus de vingt ans après le début du soulèvement, une marche très médiatisée sur Mexico et la signature d’un accord politique au niveau fédéral, les conditions de vie des indigènes se sont-elles améliorées ? Xavier Sartre a posé la question à Bernard Duterme, directeur du centre CETRI, le centre tricontinental de Louvain-la-Neuve. Sa réponse est très claire.