Présentation de la thématique
Quand Salvador Allende assume la présidence du Chili en novembre 1970, il trouve un pays profondément soumis aux alignements de la Guerre froide, où le soutien aux positions de Washington est la règle et où le Pentagone est le principal fournisseur d’armes. C’est celui-ci qui instruit et endoctrine les forces armées tandis que les échanges avec les pays socialistes sont quasiment nuls.
Son gouvernement annonce une nouvelle politique étrangère de pluralisme idéologique. Celle-ci défend le principe d’autodétermination des peuples, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, la non-prolifération des armes nucléaires et la détente est/ouest. Sans rompre avec un seul pays, le gouvernement chilien établit des relations diplomatiques avec 20 nouveaux pays, dont Cuba, la Chine, le Nigeria, la Tanzanie, le Zaïre, la République Démocratique Allemande et la Hongrie.
En même temps, il soutient les peuples qui luttent contre le colonialisme et cherche activement l’intégration latino-américaine.
Le gouvernement entame des contacts avec la Bolivie, pour rétablir avec elle ses relations diplomatiques, et examine favorablement la demande d’accès à la mer de ce pays.
Il propose la création d’un « système latino-américain », sans les États-Unis. Doté d’une banque où les pays placeraient l’essentiel de leurs réserves en devises, il rechercherait des systèmes d’échange qui évitent de commercer en dollars, et examinerait la légitimité de la dette externe.
Ces idées sont sans doute avancées pour l’époque mais d’une impressionnante actualité.
Ce colloque cherche à rappeler certains éléments essentiels figurant dans les propositions du gouvernement de l’Unité Populaire, particulièrement dans le domaine des relations internationales, leur projection et leur pertinence, 40 ans plus tard.
Organisateurs
Centre d’histoire et de sociologie des gauches (ulb),
Maison de l’Amérique latine,
Comité contre l’impunité et pour la démocratie en Amérique-latine (cidal),
Institut des Hautes Études des Communications Sociales (ihecs),
Avec le soutien du Centre Tricontinental, cetri.
Lieux et horaire
Le colloque aura lieu le vendredi 20 septembre 2013,
à l’ulb (Salle Baugniet- 44 avenue Jeanne- 1050) de 9h à 16h
à l’ihecs (Auditoire BV1, rue du Poinçon 15 - 1000) de 19h30 à 21h30.
Les séances se tiendront en français.
Programme
I. Institut de Sociologie de l’ulb, salle Baugniet (rez-de-chaussée), avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles, de 9 à 16 heures.
9h : Accueil des participants
9h 15 : Introduction par Anne Morelli (Directrice du chsg)
9h30 à 11h : La révolution politique d’Allende :
Présidence : Jean-Michel De Waele, Doyen de la Faculté de Sopo (ulb)
Sergio Grez, (Universidad de Chile- historien), La gauche chilienne et les élections
Jorge Magasich (ihecs- historien), La politique étrangère du gouvernement de l’up ; l’état de la question
Joan Garcés (juriste et conseiller de Salvador Allende)
Les risques d’une politique indépendante
11 heures : Pause
11 heures 15 à 12h30 : L’exil et les solidarités envers les chiliens exilés :
Présidence : Cécile Rolin, coordinatrice pour le Chili à Amnesty International Belgique
Bérengère Marques-Pereira (politologue ulb), L’expérience de l’exil pour les femmes et féministes chiliennes
Kim Christiaens (historien- kul), Les dynamiques internes et les dimensions transnationales dans la mobilisation belge pour le Chili pendant les années 1970 et 1980
12h30 à 14 heures : Pause
14 heures à 15H30 : L’expérience Allende, 40 ans après
Présidence : José Gotovitch (chsg-ulb)
Frédéric De Buyst (sociologue - ucl), Démocratie et transition : vers quel socialisme ?
Guy Bajoit (sociologue- ucl, président du CETRI), De l’actualité du projet de Salvador Allende pour la gauche d’aujourd’hui
David Mendez Yepez, (président 2011-2012 de la Fédération des Etudiants Francophones - fef), S’approprier l’héritage d’Allende ?
15H30 : Discussion générale
II. IHECS, auditoire BV1, rue du Poinçon, 15, 1000 Bruxelles de 19h30 à 21h30
Joan Garcés (juriste et conseiller de Salvador Allende), Le sacrifice des principes démocratiques et sociaux : le Chili hier, l’Europe aujourd’hui ?
Sergio Grez, Historien, Universidad de Chile) Les grandes avenues s’ouvrent : le mouvement étudiant, 40 ans après le coup d’Etat
David Mendez Yepez, étudiant (ucl), président 2011-2012 de la fef
Entrée gratuite.
Informations : 02/535.93.80 ; amorelli@ulb.ac.be ; info@america-latina.be