Les migrations ont toujours existé au cours de l’histoire de l’humanité, mais elles se sont développées sous une forme spécifique avec la naissance et le développement du capitalisme : la migration d’une main-d’œuvre d’esclaves dans la phase mercantile et de travailleurs de l’industrie ou des services dans la phase industrielle. Avec le néolibéralisme, la libre circulation des capitaux, des biens et des services s’est accentuée, sans pour autant déboucher sur celle des travailleurs, marquant ainsi une faille dans la définition théorique et dans son application. Par ailleurs, le travail s’est transformé, avec un double appel d’une main-d’œuvre souple et bon marché : les non qualifiés et les surqualifiés, menant à une migration sélective. La stagnation des périphéries du capitalisme central a accentué la pression migratoire. La crise de l’emploi du centre a fait prendre aux États du Nord des mesures coercitives. La logique même de la croissance capitaliste crée les contradictions et, en conséquence, les graves effets sociaux des migrations actuelles. Les solutions se situent tant au niveau structurel dans l’équilibrage des rapports Nord-Sud et la réorientation du paradigme du développement, que sur le plan conjoncturel dans la reconnaissance et la défense des droits civils, sociaux et culturels des migrants.
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