La traite des femmes et des enfants au 21e siècle est une abomination qui frappe au cœur de notre humanité. C’est à la fois un problème de droits humains et un problème de développement qui met en lumière l’injustice et le caractère inéquitable des rapports Nord-Sud, exacerbés par la mondialisation. Fondamentalement, la traite est aussi un problème de discrimination et d’inégalité entre les sexes qui frappe des femmes et des enfants en raison de leur statut inégal, subordonné et secondaire dans la société. La traite fleurit et prospère sur la conception patriarcale qui assied la suprématie et la domination de l’homme sur les femmes et les enfants, se traduisant dans des réseaux de prostitution et de traite et dans l’intégration dans l’économie ordinaire de l’industrie du sexe, dont l’expansion est facilitée par les nouvelles technologies de l’information. Les efforts conjugués des gouvernements et de la société civile pourront diminuer la traite, mais à longue échéance seul le démantèlement du privilège mâle pourra y mettre fin. Il faut construire à neuf des rapports entre les sexes, fondés sur l’affirmation, le respect et le souci mutuels.