NICARAGUA : CHRONIQUE D’UNE CRISE ANNONCÉE (La Revue Nouvelle, janvier 2019)
Le 1er octobre dernier, face à l’Assemblée générale des Nations unies, le discours du ministre des Affaires étrangères du Nicaragua n’a pas surpris. Mon pays « a résisté aux tentatives de coup d’État » à l’œuvre depuis le mois d’avril, expliqua-t-il, dénonçant dans le même mouvement « les menaces et l’ingérence des États-Unis », « l’interventionnisme », « le terrorisme déguisé en manifestations pacifiques », « les assassinats atroces, les tortures inhumaines, les destructions… », ainsi que « le capitalisme sauvage » et « les violations de la souveraineté » du peuple nicaraguayen.
La thèse est celle du couple prési-dentiel, Daniel Ortega et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, répétée cent fois par l’un ou l’autre depuis le début de la crise politique qui déchire le pays : des « putschistes », des « vandales », des « délinquants » « financés par l’impérialisme » entendent « déstabiliser...