L’immigration n’est pas un phénomène nouveau sur la planète. Ce processus est, aujourd’hui, marqué du sceau de la mondialisation néolibérale. Il se conçoit soit comme une réponse aux besoins du marché, soit comme une tentative désespérée de fuir les effets négatifs produits par celui ci. Dans le premier cas, il s’adresse à l’élite intellectuelle, économique ou sportive, tandis que dans le second cas de figure, il vise principalement les masses déshéritées en quête du pays de cocagne. L’Afrique subsaharienne ne fait pas exception à cette dynamique mondiale. Nombreux sont les Africains qui veulent partir de chez eux, quel qu’en soit le prix. On distingue une double immigration : intra africaine et extra africaine. Les causes sont essentiellement les mêmes dans l’un et l’autre cas. A l’échec des différents modèles de développement mis en place s’ajoutent différents facteurs dont les guerres civiles, les calamités naturelles et l’instabilité politique, économique ou sociale. Si l’hémorragie humaine actuelle du continent noir s’explique par les nombreux déficits de l’Afrique, il faut aussi dire qu’elle y contribue largement dans la mesure où elle prive ce continent d’une part importante de ses forces productives. L’avenir de l’Afrique passe moins par la volonté de partir que par celle de bâtir et d’inverser le rapport des forces actuel dans lequel ce continent s’enlise.