L’inégalité nuit gravement au bien-être. Le truisme est désormais décliné à l’envi par nombre d’études internationales : les disparités de revenus, les asymétries de patrimoines, la concentration des richesses génèrent des sociétés moins prospères, plus vulnérables et moins durables.
Or, à l’exact opposé des promesses de la doxa libérale du trickle down selon laquelle l’accumulation des nantis finit par percoler vers les plus modestes, l’aggravation des inégalités enregistrée ces dernières décennies - entre pays et à l’intérieur de la plupart des pays - s’impose comme l’effet sociétal majeur de la globalisation de l’économie. Et signe, en cela, l’échec d’un modèle de développement planétaire, inique et inefficace.
Comble de la concentration des patrimoines, 1% de l’humanité (73 millions d’ultrafortunés) détient aujourd’hui 50% des richesses totales, tandis que la moitié de la population mondiale (3,65 milliards d’individus) dispose de moins de 1% de celles-ci. Disproportion exorbitante, sans précédent et éthiquement injustifiable. Quant à l’écart entre pays riches et pays pauvres, si son explosion remonte à la période coloniale, il a encore pratiquement triplé depuis lors, pour atteindre un rapport de 80 à 1.
Comment se construisent ces disparités ? Pourquoi le rendement du capital supplante-t-il à ce point les revenus du travail ? Que pèsent les mécanismes de redistribution face à la dérégulation, aux accaparements privatifs, à la libéralisation commerciale, à la concentration des actifs, à l’évasion fiscale ? Des pistes politiques existent pour renverser la croissance des inégalités.