Cette dernière décennie, l’Angola s’est affirmée comme une puissance montante d’Afrique australe [1], affichant des taux de croissance économique parmi les plus élevés du monde. Cette montée en puissance, favorisée notamment par la fin d’une guerre civile longue de 27 années [2] et par la demande exponentielle en ressources minières et pétrolières, s’accompagne cependant d’un contexte socio-économique fragile [3]. La persistance des inégalités sociales, de pratiques autoritaires dans l’exercice du pouvoir, la concentration des richesses entre les mains de 5% de la population, ainsi que les entraves à la liberté d’expression, sont à l’origine d’une contestation sociale balbutiante, portée depuis 2011 par une frange de la jeunesse urbaine en cours de mobilisation. Aussi, les élections générales angolaises du 23 août 2017, représentent à plus d’un titre un tournant historique, depuis les premières élections multipartites [4] tenues en 1992. C’est le premier scrutin sans le président sortant, José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979.
Il donnera la mesure des rapports des forces entre le MPLA – le parti présidentiel – et son opposition, mais aussi, une indication sur la portée des mutations sociales en cours, notamment depuis l’irruption d’une jeunesse dissidente sur la scène politique angolaise.