Moaz et Nawraz se sont éteints. L’évacuation de ces frères siamois nés près de Damas le 23 juillet 2016 dans un quartier assiégé par le régime avait suscité l’espoir — une fois n’est pas coutume — de leur évacuation vers l’étranger, où de nombreux pays avaient proposé de réaliser l’opération nécessaire à leur survie. En effet, grâce à une campagne médiatique, le transfert des jumeaux de Douma vers la capitale avait finalement été arraché le 12 août aux autorités syriennes. Mais pas leur sortie du pays. Moaz et Nawraz sont décédés à Damas le 24 août.
« Pendant tout ce temps, on a contacté plusieurs fois l’ONU à Damas, mais on n’a jamais eu aucune réponse », dénonce Mohammad Katoub, de l’Association médicale syro-américaine (Syrian American medical society, SAMS), qui soutient plusieurs infrastructures médicales en Syrie. « L’OMS nous a dit qu’elle ne pouvait rien faire : il fallait nous adresser au Croissant-Rouge arabe syrien ». Or, le Syrian Arab Red Crescent — SARC —, partenaire de l’ONU, a été mandaté par le gouvernement syrien pour la coordination des programmes humanitaires, ce qui soulève de grands doutes quant à son indépendance.
Alors que la Syrie s’enfonce dans une interminable spirale de violence, les accusations faisant des agences onusiennes [1] à Damas des organisations passives, voire complices du régime syrien, se multiplient.