En Algérie, l’heure est déjà au bilan après les trois jours d’émeutes qui ont touché, début janvier, les wilayas de Bejaïa, Bouira et Boumerdès. Ce ne sont pas les manifestations urbaines les plus graves que le pays ait connues depuis ces dernières années, mais elles sont les premières à avoir fait l’objet d’une diffusion et d’un suivi en temps réel et de grande ampleur sur les réseaux sociaux. De fait, les attaques contre un bus d’une entreprise publique locale et les scènes de pillage d’un magasin d’électroménager ont connu une diffusion virale. Dans un pays où le réflexe est, en général, de donner tort au pouvoir, les émeutiers ont néanmoins rapidement perdu la bataille de l’image. « Les lendemains d’émeute ne sont jamais heureux, ni humainement ni politiquement », constate un membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) sous couvert d’anonymat, avant de noter avec un réel soulagement : « Au moins on n’enregistre pas de morts ».