La drogue et le narco-trafic sont des réalités s’inscrivant aujourd’hui dans la mondialisation de l’économie. Le Sud est souvent blâmé pour être sa principale source de production, l’organisateur des circuits de distribution et le bénéficiaire d’énormes profits, ce qui contribue à le constituer en nouvel ennemi, après la chute du communisme. La lecture du Sud est bien différente. Elle rappelle le rôle ancestral des plantes sédatives traditionnelles, qui ne prit l’allure de narco-trafic qu’avec le contact avec l’Occident et l’entrée dans le marché mondial. Elle souligne le fait que l’essentiel des profits sont réalisés au Nord et recyclés dans le système financier mondial introduisant ainsi les drogues dans le rapport économique Nord-Sud et servant aussi de prétexte aux interventions militaires. Elle explique enfin que la consommation de drogues s’introduit aussi dans les sociétés du Sud avec leur cortège de conséquences psychologiques et sociales. Seule une volonté politique du Nord et du Sud pourront déboucher sur des solutions.