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Chine : la nouvelle classe ouvrière renouvelle le répertoire des luttes sociales

Les grèves qui ont secoué les usines du delta de la rivière des Perles en 2010 ont révélé l’apparition d’une nouvelle génération d’ouvriers d’origine paysanne. Mieux éduqués, plus exigeants que leurs parents, ils ont recouru aux nouvelles techniques de communication pour lancer un mouvement qui a emprunté au répertoire de la contestation développé au cours de la dernière décennie. Malgré cela, on ne peut pas parler de l’émergence d’un mouvement social.

Au printemps 2010, les grèves qui ont éclaté dans les usines Honda de Foshan, Toyota de Nanhai, et les suicides qui se sont multipliés à l’usine Foxconn de Shenzhen ont attiré l’attention de la presse internationale.

Il ne s’agissait pourtant pas des premières grèves dans les usines situées dans l’estuaire de la rivière des Perles. Depuis l’installation d’entreprises étrangères qui ont transformé la région en « atelier du monde », on a assisté à un certain nombre de conflits sociaux, un phénomène plutôt rare en République populaire, d’autant plus que le droit de grève, qui avait été légalisé à la demande de Mao Zedong, a été éliminé de la constitution de 1982. Malgré cela, en 2004-2005 déjà, une vague de grèves s’est produite dans les usines de Shenzhen, et la plupart des observateurs s’accordent pour dire que ces conflits ont joué un rôle important dans la décision du gouvernement local d’augmenter le salaire minimum.

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