El estallido, la déflagration, l’explosion, le réveil de la société chilienne depuis le 18 octobre 2019, la révolte multiforme, l’insurrection venue suscite autant d’espoirs chez les uns que de craintes chez les autres, et parfois à la fois espoirs et craintes, alegria y susto, convictions et perplexités. La mobilisation restaure la fierté des vaincus de 1973 et l’enthousiasme des déçus d’une transition démocratique qui depuis 30 ans n’a guère modifié les fondamentaux néolibéraux d’une société réticulée par le marché, ayant privatisé et marchandisé les biens communs que sont l’éducation, la santé, les pensions, les ressources naturelles. Les premiers y voient la réalisation de la prophétie de Salvador Allende : « se abrirán las grandes alamedas », tandis que les seconds ont l’espérance que le laboratoire chilien, de berceau du néolibéralisme, en devienne le tombeau. (...) Article complet ci-dessous.
Plaza de la Dignidad, le 22 janvier 2020 (Photo : Abraham Franssen).